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Inde - Janvier 2010
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Dans le salon de la classe affaires de l’aéroport de Bangalore je me remémore les deux dernières semaines... L’Inde, terre de contrastes. Cette expression utilisée à maintes reprises et probablement pour tous les pays du monde ne m’a jamais paru aussi vraie qu’ici. Contrastes a tous les niveaux, humains, populations, mais également ressenti des choses : on passe de l’admiration béate a l’exaspération la plus totale en quelques secondes...

Il y a quinze jours, débarque du vol BA 118 sans avoir réussi a dormir, la tête a la fenêtre du taxi : “Ca y’est je suis en Inde, qu’est-ce qui m’attend ici ?”. On m’a raconté tant et tant de choses sur l’Inde et les Indiens...

Ca commence comme dans les films, le chauffeur parlant un anglais peu compréhensible, la conduite locale aléatoire, à l’oreille et au bluff, les odeurs qui sautent au visage, la température estivale, le taxi décoré de diverses statues des principaux dieux...

Une fois l’hôtel rejoint, je m’écroule dans le lit, dans 2 heures seulement il faut se lever pour rejoindre les bureaux de Ness. Je suis ici avant tout pour le travail même si je compte bien en profiter pour faire le touriste. Le lever est bien difficile, et il faut commencer a prendre le réflexe : pas d’eau du robinet ici. Une rapide douche, je descends prendre le petit-déjeuner. Première rencontre avec la cuisine locale, petit déjeuner de salade de fruits, de dosas, de sauces épicée, galettes de riz...

Je rejoins ensuite le bureau a pieds. En sortant de l’hôtel, je marche lentement pour essayer de capter un maximum de choses, tenter de se souvenir aussi de ces insignifiants détails que l’on aura oublie dans 15 jours et qui feront partie du transparent quotidien. Les visages curieux, la nuée d’auto rickshaws, de voitures et petites motos dans un concert de klaxons, les vaches qui se nourrissent dans les ordures, les femmes dans leurs beaux saris, ...

Les premiers jours sont pour moi une bonne entrée en matière, une façon de goûter l’eau du bain avant d’y plonger entièrement. Mes collègues Indiens sont assez curieux et il est intéressant de discuter avec cette catégorie de la population qui a reçu une bonne éducation et gagne bien sa vie à propos de religion, d’éducation, de végétarisme et autres sujets de société divers, d’environnement... Je m’adapte également à l’environnement : on croise dans la rue au milieu d’arbres majestueux des nuées de rickshaws, des vaches, des scooters, des gens poussant des carrioles chargées de fruits. Circuler sur le trottoir demande aussi une attention particulière, car il faut slalomer entre les petites casemates où l’on vend à peu près tout (et notamment des cigarettes à l’unité), les tas de graviers pour les bâtiments en construction, des branches coupées, les chiens qui dorment au milieu du passage, les fils électriques pendouillant de poteaux approximatifs, les tas de cocos vertes (les indiens sont friands de son eau, très rafraîchissante), et surtout les égouts mal couverts par de petites dalles branlantes. Les rues sont plutôt sales. Si on voit de temps un temps un panneau invitant à ne pas déposer ses ordures ici, on est également marqué par l’absence totale de poubelles publiques. Les Indiens jettent tout sur le trottoir et dans le caniveau. Mon éducation européenne m’a poussé à ramener une feuille de bananier et un bout de journal jusqu’à l’hôtel, en passant dans la rue à côté de tas de détritus. Un collègue avec qui j’en parlais me disait que c’était simplement de cette manière qu’ils étaient élevés... Doit-on donner des leçons, nous qui avons pollué tant et tant les dernières décennies, y compris en Inde (je pense à Bhopal en particulier...), la question se pose...

Circuler à pied en Inde éveillera inévitablement l’odorat : on passe régulièrement d’odeurs alléchantes de riz aux épices aux immondes relents d’eaux souillées stagnantes, évoquant parfois sans doute possible les relents âcres d’une digestion inachevée, le tout sur fond permanent de gaz d’échappements mal filtrés (voire pas filtrés du tout)...

Si l’on arrive à faire abstraction de la plupart des informations retournées par l’appendice nasal, on pourra profiter du spectacle visuel et sonore. Les klaxons qui paraissent agressifs les premiers instants (formatage français oblige) se fondent peu à peu pour intégrer le spectacle permanent que forme la rue en Inde : cloches des temples pour réveiller les dieux, colliers de fleurs rouges, jaunes, blanches, appels des vendeurs de fruits devant leurs étals multicolores, pétarades de la circulation allant de pair avec l’air bleuté des moteurs 2 temps qui pique les yeux et racle la gorge.

Je pense qu’il est temps de parler de la circulation en Inde, car c’est indubitablement une des choses qui marque quand on visite ce pays. On m’avait prévenu, je savais donc plus ou moins à quoi m’attendre. Le taxi qui m’a trimballé de l’aéroport à l’hôtel dans une Bangalore quasi-déserte me donne déjà un petit aperçu : on aurait envie de s’arrêter brûler un cierge ou prier la divinité locale (Ganesh par exemple , qui est un des dieux préféré ici). On arrive vite, klaxon, bluff, et bizarrement, ça passe à chaque fois. J’ai d’ailleurs noté que peu de voitures étaient cabossées. La circulation en ville se fait en fait « relativement » en souplesse, et assez en anticipation, et ça se passe sans accroc (mais dans un immense bordel, car le moindre espace libre dans un bouchon est occupé par une moto, un rickshaw...). La notion d’ordre Indienne est vraiment toute relative par rapport à la notre (cela se vérifie d’ailleurs à d’autres endroits que sur la route). Sur les routes en dehors de la ville c’est un peu plus effrayant. Il n’y a souvent la place que pour un véhicule, mais il est tout à fait courant de passer à trois de front, lorsqu’on croise par exemple un bus en train de doubler un camion. Dans ce cas de figure, il s’agit de rester sur la chaussée le plus longtemps possible, afin de décourager l’adversaire avec force coups de klaxons et d’appels de phares. Celui qui bluffe le mieux a gagné et reste sur la chaussée, le perdant doit en descendre. S’il est mauvais perdant, il peut également descendre simplement à moitié pour forcer le vainqueur à mettre une roue également dans le bas-côté, ce qui sauve l’honneur. En règle générale le plus gros part avec un avantage, mais un chauffeur de voiture volontaire peut arriver à gagner face à des adversaires imposants tels que les camions. En revanche il paraît qu’il ne vaut mieux pas jouer avec les bus.

Les gens doublent à peu près n’importe où, sans visibilité, en montagne, il suffit de klaxonner régulièrement. Je soupçonne d’ailleurs certains conducteurs d’utiliser leur klaxon simplement pour s’assurer qu’il fonctionne toujours (mon chauffeur l’utilisait parfois sur route à sens unique alors qu’on était seuls). Au retour de Mysore, nous avons dû rouler de nuit, ce qui est une épreuve supplémentaire. Le chauffeur s’est arrêté dans une « aire de repos » pour nettoyer le pare-brise avec zèle, ce qui m’a amener à penser que la suite n’allait pas être une partie de plaisir. Effectivement, la nuit tout le monde roule pleins phares. C’est une question de bon sens : on y voit mieux avec les phares qu’avec les feux de croisement. Tout le monde éblouit donc joyeusement tout le monde, et les passages d’intersection semblent encore plus aléatoires qu’ils ne le sont déjà en pleine journée.

Il faut ensuite ajouter que les routes ici sont ouvertes à tous, c'est-à-dire voitures, camions, mais aussi piétons (courageux ou inconscients), carrioles tirées par des vaches, troupeaux, cyclistes chargés de cargaisons aussi immenses qu’hétéroclites (bidons, vases, noix de coco, paille, poules...), motos transportant toute la famille (la mère en amazone tenant dans ses bras le dernier né). On trouve ces usagers aussi bien dans les petites rues de la ville que sur la voie « rapide » à 4 chaussées où les voitures rasent les marcheurs à 90 kmh.

Au final on peut s’habituer petit à petit, mais il vaut quand même mieux parfois regarder ailleurs. La seule fois où j’ai vraiment craint pour mon intégrité physique a été le retour vers l’aéroport, quand mon chauffeur me disant qu’il n’avait pas dormi depuis 5 jours dodelinait de la tête et donnait de grands coups de volant, en traversant les rues vides de Bangalore au milieu de la nuit à 80kmh. Je lui ai parlé autant que j’ai pu pendant l’heure de trajet, mais j’ai vraiment été soulagé en arrivant au dépose-minute.

Je ne sais pas si être un européen en Inde attise les curiosités ou si les Indiens se posent ces mêmes questions entre eux, mais j’ai dû régulièrement répondre aux classiques « Where are you from ? » d’abord, puis « Are you married ? ». Chauffeur du taxi, employés de l’hôtel, serveurs dans les restaurants. Comme j’étais seul là-bas, j’ai finalement souvent eu de la conversation pour manger, on voulait savoir quels étaient mes projets pour le week-end, si la journée avait été bonne... Les relations avec tout le personnel (que ce soit hôtel, restaurant, etc.) sont un peu particulières, et surtout diamétralement opposées au comportement habituel en dehors du cadre du service. On se fait servir pour à peu près tout, y compris lorsqu’il s’agit de remplir son verre d’eau ou de bière, de mettre du riz et de la sauce dans son assiette, le serveur s’occupe de tout. Ou plutôt les serveurs, car il n’est pas rare d’en voir plus que de clients, du moins dans les restaurants un peu huppés du coin de l’hôtel (repas a 7,50e, autant dire un luxe ici). Il y a celui qui vous amène à une table et vous fait asseoir, celui qui sert l’eau, celui qui sert le repas, etc. Chacun a sa fonction et sa place. Par exemple pour la note, un premier serveur vient vous demander s’il vous faut l’addition. Il repart donc passer le message à un second serveur, qui revient avec ladite note, la transmet au 1er qui vous l’apporte, repart avec l’argent, transmet au 2nd qui va cherche le change, remet le change au 1er qui vous l’apporte à son tour... A l’hôtel lorsque le téléphone de la réception sonne, 1 personne décroche, puis met l’appelant en attente, transfère l’appel sur un téléphone 10 cm à côté où une autre personne va traiter la demande. Il y a aussi un boy d’ascenseur dont le rôle est de démarrer le ventilateur dès qu’un client monte dedans et l’arrête aussitôt quand on arrive à l’étage.

Après 3 jours de « palier de décompression » à Bangalore, j’ai pris un taxi pour deux jours (45 euros) et une nuit dans un hôtel sans charme (genre formule 1) pour visiter Mysore et environs le premier week-end. Ce fut pour moi une rencontre avec une autre Inde, celle que connaissent plus mes parents, aux rues moins « propres » qu’autour de l’hôtel, à la population moins « riche » et probablement moins éduquée que mes collègues Indiens. C’est en rentrant de ce week-end que j’ai saisi la vérité du slogan publicitaire « India, incredible India ». Une Inde contrastée, frustrante, exaspérante, et d’un autre côté sublime, intéressante et curieuse, et finalement, celle qui me donne envie de revenir ici avec Clémence pour quelques semaines de tourisme.

Mon chauffeur Murti m'a récupéré à l'hôtel à 8h et nous sommes partis en direction de Mysore. Je ne sais pas si mon anglais est mauvais a ce point, mais il a été vraiment très difficile de se comprendre sur ces deux jours, ce qui a également amené un peu de frustration, puisque par exemple je n'arrivais pas a lui faire comprendre que je voulais voir le palais du Maharaja le soir (ça ferme a 18h, mais il est illumine a partir de 19h et on peut le voir de l'extérieur du parc). D’après lui, si c'était fermé, ce n'était pas la peine d'y aller. J'ai donc du demander a ce qu'il me dépose en ville pour visiter le marché, puis j'ai ensuite pris mes pieds jusqu'au palais en question. La même chose s'est produite le lendemain à Chamundi Hill, j'avais descendu un escalier pendant une quinzaine de minutes pour aller voir le Nandi, énorme représentation du taureau de Shiva. De retour au taxi, nous prenons la route du Nandi (on peut aussi l'atteindre par une petite route). Je n'ai pas réussi à faire comprendre que j'y étais déjà allé, donc on s'est garés là-bas, j'ai marché un peu en rond et nous sommes repartis... Lorsqu'il ma demande si je voulais de la "nacht food" (nacht prononce comme nuit a l'allemande), et que je lui ai demande d'écrire sur mon carnet: "North food" (nourriture du nord, et pas nourriture du soir). Autre exemple, pour la visite du zoo, qui se prononce donc jew en hinglish. On ne parle pas le même anglais je pense. Il est quand même plus facile de comprendre mes collègues, et je pense que le niveau d'éducation a une grosse influence sur la prononciation qui est plus occidentale.
 
J'ai d’abord visité Sri Rangapatnam, avec un très joli temple, un palais d’été (chaque site ici a son palais d’été du Sultan), quelques fortifications en ruines. C'est ici que Tipu Sultan a régné quelques temps avant d’être défait par les anglais.

Pour visiter ces différents sites, nous avons embarqué un « guide » local dans la voiture qui m’a donné beaucoup d’explications sur ce fameux Tipu Sultan, et a ensuite « organisé » ma visite de Mysore avec le chauffeur, en fonction de ce que le Lonely Planet préconisait de voir, sans oublier de préserver un peu de temps pour « shop ». Chaque site touristique est accompagné de sa nuée de vendeurs divers (encens, cartes postales et autres babioles) dont il est difficile de se débarrasser. On se fait aussi accoster de temps à autres aussi par des mendiants qui sont souvent collants, tiennent le bras, les habits, et pour moi cela fait partie des aspects exaspérants de ce pays. Il paraît que les Indiens ne disent jamais non, apparemment ce mot n’est pas non plus compris. En fait en discutant plus tard avec mes collègues, j’ai appris qu’ici, « non » veut plutôt dire « essaye encore ».

La suite a été d'abord la visite d'une assez grande cathédrale, avec couleurs locales, statues peintes etc, puis la visite du Jew (le zoo). C'est un endroit très touristique pour les Indiens aussi apparemment. Murti m’a amené après cette visite manger dans un hôtel très chic plein d’européens et d’américains. Je pense que les Indiens ont leur idée du standard requis par un blanc en visite, ainsi que des choses à faire et à voir. En sortant de là, j’ai été « invité » à aller faire quelques achats touristiques à la manufacture juste à côté. Après cela j’ai profité de la sieste de mon chauffeur pour lui fausser compagnie : je me suis promené dans les rues autour où il n'y avait plus de vendeur de cartes postales ni de restos chics, mais plus l'Inde comme on a envie de la rencontrer. Je suis passe devant une école à la sortie des cours, les gamins me dévisageaient, certains sont venus me demander « What is your name ? Where are you from ? », et il était difficile d'obtenir des réponses aux mêmes questions: ça les faisait rigoler et ils n'arrivaient qu'a dire "my name is ghahahahahaha". Je ne sais pas trop si les gens de ces quartiers voient souvent des blancs (qui peut-être restent cantonnés dans les hôtels ?), car ils me regardaient souvent avec beaucoup de curiosité, aussi bien les enfants que les adultes, de près comme de loin.

J’ai ensuite rejoint le taxi où le chauffeur dormait encore, je me suis assis par terre pour lire le journal, ce qui a beaucoup faire rire les 3 femmes qui passaient le balai dans le parking (des intouchables ?). Lorsque le chauffeur s’est réveillé, nous sommes partis au marché de Mysore. Pour aller du parking au marché, on passe dans de toutes petites ruelles sans voitures, avec de toutes petites boutiques un peu partout, des tas de sable au milieu, ça ne sent pas trop le touriste, le cote de l'Inde que j'aime. Le marché également très joli, avec les étals plein de couleurs, et les cris des marchands comme en France, même si ça chante plus joli et exotique que « ah elles sont belles mes tomates ! ».

La nuit tombant, j’ai continué mon périple à pieds dans les rues saturées de gaz d’échappements des voitures et rickshaws, et également des groupes électrogènes qui s’allument peu à peu devant chaque boutique (et il y en a des boutiques !). Se mêler simplement à la population est déjà une sacrée expérience. J’ai rejoins le site du palais du Maharaja de Mysore où j’ai retrouvé mes vendeurs de cartes postales et de tours en calèche. A 19h, toutes les lumières s’éteignent (volontairement, il ne s’agit pas d’une des nombreuses coupures) et le palais s’illumine. Les touristes indiens sont là également pour voir ça et prendre des photos avec leurs téléphones portables.

De retour à l’hôtel, je mange quelques Samossas et sort me balader dans les rues alentours, plutôt calmes, avec des petites cantines, tables et bancs sur le bord de la route. Je suis à la recherche d’un téléphone international, chacun me renvoie à côté et je fais comme ça toute la rue sans rien trouver.

Le lendemain matin, direction Chamundi hills, la colline qui surplombe la ville avec un très joli temple au sommet (one of the most sacred places in South India d'après les panneaux), et un escalier d’un millier de marches qu’il faut gravir pour se purifier. Pour ceux qui n’ont pas besoin de se sentir purs, on peut monter en voiture, ouf ! Apres un slalom entre les vendeurs de cartes, je dépose mes chaussures a la « consigne » et commence a faire la queue pour entrer dans le temple, au milieu d’écoliers en uniforme qui me dévisagent et gloussent. Certains ont une cagoule (il fait pas loin de 25°). Des singes se mèlent aux visiteurs pour chiper le contenu comestible des offrandes, les femmes poussent de grand cris ce qui fait beaucoup rire l’assemblée.

Une visite de temple, en gros, c'est une queue avec plein de gens qui tentent de se faufilent dans le moindre interstice, ça se bouscule un peu, on passe ensuite à l’intérieur toujours dans le flot de gens, on se retrouve vite devant one statue pleine de couleurs, de beurre fondu, avec des moines qui semblent s'en occuper en psalmodiant, puis aussi vite qu'on est entrés, on ressort. Variante: dans le même temple, on passe devant plusieurs petites statues. J'ai donc commencé à faire la queue pour le temple de Chamundi Hill, mais au bout de 25 minutes, on n'avait guère avancé, j'ai donc abandonné, et bien m'en a pris puisque dehors s'organisait une parade de divinité. Comprendre: on amène un énorme chariot en bois, avec un éléphant argenté sur lequel on place une icône de la divinité en question, bien attachée avec des cordes, puis un groupe de musiciens se place devant le chariot et la foule en délire tire sur les cordes (ou pousse au choix) pour trimballer le chariot, l'icône, et les 4 moines qui agitent des choses autour. Comme le chariot n'a pas de direction, on utilise de grosses cales en bois qu'on place devant les roues pour les faire déraper vers la droite ou la gauche. Du coup la procession s'arrête régulièrement car le chariot est trop lourd à pousser sur les cales. Il se produit aussi divers arrêts lorsqu’on passe sur un nid de poule, un tas de graviers...

J’étais assez content d’assister à ça, d’ailleurs de manière générale, il est toujours intéressant à mon avis de se mêler aux gens, et de faire comme eux, c’est probablement le moyen le plus efficace de s’imprégner de leur culture.

J'ai ensuite descendu l'escalier en direction du Nandi, le taureau de shiva, statue d’environ 5 mètres de haut d’un seul bloc de granit. On croise des familles, des pèlerins, des jeunes filles qui montent en mettant une marque de couleur rouge et jaune sur chaque marche depuis le bas (un peu a la façon des Tibétains qui font pèlerinage autour du Kailash en s'agenouillant a chaque pas). En arrivant au Nandi, très impressionnant, je me fais encore importuner par un vendeur de Ganesh en métal gars, et encore une fois, le No est un mot qui n'existe pas. Il étale petit à petit ses statues, me montre tout son stock, comme le font ici tous les vendeurs (dans les magasins de tissus, c’est quelque chose !). Je finis par renoncer à renfiler mes chaussures et repars pieds nus pour être tranquille plus loin, le vendeur me râlant après.

Au même endroit, j'ai photographié une femme en sari vert qui réalignait consciencieusement ses petites statuettes en métal sur un petit pilier (il devait bien y avoir une centaine de figurines).

L’étape finale de Mysore est le palais du Maharaja. C'est là qu'on se rend compte que lorsque les Indiens te servent au restaurant ou à l'hôtel, tu peux presque manger sans te servir de tes bras, mais hors de ce cadre, c'est chacun pour soi. La notion de queue est toute relative, on te bouscule, on s'insère partout ou s'est possible. Au guichet le temps que je sorte le billet pour payer et c’est déjà trois indiens qui sont en train d’acheter leur place sous mon nez. Rebelote 3 mètres plus loin à la consigne pour déposer l’appareil photo. Je visite le palais qui est assez impressionnant avec de magnifiques portes sculptées en bois ou en argent, des tribunes imposantes pour se montrer au peuple, de jolis temples tout autour, des mosaïques, des verres colorés (parfois un peu chargé dit le Lonely, ce qui n'est pas faux). Je prend quelques photos, esquive d'autres vendeurs de cartes postales, et retour a la voiture pour la dernière escale, hors Mysore avant le retour a l'hôtel: les jardins de Brindhaven.


En route le chauffeur cherche un hôtel pour me faire manger, je lui fais comprendre qu'un truc pas cher m'ira aussi. On s'arrête donc dans un « hôtel » plus modeste pour un repas de chapatis où Murti mange avec moi, et on fait l’attraction des autres clients.

La visite des jardins de Brindhaven chaudement recommandés par un collègue laisse une impression un peu étrange hors du temps, et donne aussi l’occasion de prendre de plus petites routes et de traverser de petits villages où sans avoir le temps de s’arrêter, on a un aperçu de l’Inde rurale.

Le retour se passe sans « histoires », si ce n’est la conduite toujours aussi folklorique.

Le lendemain matin à l’hôtel en prenant le petit déjeuner je dois raconter mon week-end à l’une des réceptionnistes, puis à mes collègues, en leur confirmant que je suis bien allé visiter tout ce qu’on m’avait recommandé.

Au boulot j’ai demandé à une collègue où se trouvait le bureau de poste le plus proche, pour acheter des timbres et envoyer des cartes que j’avais achetées à Mysore. Ne sachant pas me répondre, elle m’a emmené voir le chef, qui m’a demandé pourquoi je voulais envoyer des cartes, puisqu'il y avait le téléphone, les emails, etc. Je lui ai répondu que c’était une sorte de tradition chez nous (d'après lui c'est bien les traditions, mais celle-ci il vaudrait mieux la laisser de côté). Il m'a quand même indiqué le bureau de poste, et mandaté la collègue pour m'y amener (on ne sait jamais !), et puis pour les horaires, il vaut mieux éviter midi car ils mangent, et l'après-midi c'est le tri du courrier, donc il faut y aller a 11h, sinon, pas la peine. Il faudra donc y retourner mercredi, mais vraiment quelle drôle d’idée, les cartes postales ariveeront en France bien après mon propre retour.

Le « repos » est de courte durée car je pars le lendemain visiter Bangalore, profitant du jour férié de la fête nationale, qui commence au petit-déjeuner, lorsque la télévision retransmet l’hymne national avec montée du drapeau en direct de Delhi, la salle entière se lève respectueusement (Sarkozy serait content !).

Ma visite de Bangalore sera plus reposante que Mysore, je visite les quelques gros monuments (le parlement, la cour suprême) et parcs : Lalbagh Garden, un grand jardin botanique avec des compositions florales assez impressionnantes (exprès pour la fête nationale), et beaucoup, beaucoup de monde, c'est apparemment le coin pour sortir en famille, jouer au criquet, au badminton, et aller demander des euros aux étrangers comme moi ! Dans le parc je me suis assis sur un banc pour bouquiner un peu, et plusieurs gamins venaient s'asseoir a cote de moi, quelques fois me demandaient le classique weRRe aRrRRe you fRom ?

J'ai ensuite rejoint à pattes le fameux resto MTR (Mivali Tiffin Rooms). Je dis fameux car j'ai commencé par attendre environ 1h devant les portes fermées, serrés comme des sardines avec un paquet d'indiens. En fait ils sont obligés de fermer les portes avec un cadenas même pendant le service, sinon il y a trop de monde. Quand les portes s'ouvrent, il faut jouer des coudes, rejoindre la caisse pour payer son repas, ou l'on reçoit un ticket avec un numéro.
Il y a ensuite une autre heure d'attente dans une waiting room (oui oui, comme chez le médecin), où un gars braille les numéros (oui oui, comme chez le boucher) de ceux qui ont le droit de pénétrer dans le réfectoire. Quand mon tour est venu, vu que j'étais seul, on m'a casé à une table avec deux autres indiens avec qui j'ai pu discuter tout au long du repas (ils m'expliquaient notamment chaque sauce, etc)... Le repas était vraiment excellent: en gros les serveurs passant avec un seau en métal rempli de sauce et versent une louche dans un des compartiments du plateau métallique qui sert d'assiette (en en versant parfois également dans le verre de jus de fruit). Il y a du y avoir pas moins de 15 mets différents, tous plus succulents les uns que les autres. Les deux indiens m'ont expliqué que venir ici était un peu un repas de fête, pour le Republic Day.
Enfin la sortie se faisant au travers de cuisines, il y aurait eu des dizaines de photos a prendre là aussi : des gens partout, trimballant des gros sacs,...

J’ai également visité petit marché de la ville avec un stand de poissons séchés qui mérite le détour pour les odeurs. Je traverse quelques quartiers moins modernes que vers l’hôtel, et retrouve un peu l’ambiance des rues de Mysore, même si la visite de cette dernière a été plus intéressante.

Le lendemain, suite de l’opération postale : la collègue qui doit m’accompagner a aussi débauché un autre collègue qui parle Kannada, le dialecte local (on ne sait jamais !). On part tous à la poste locale, où en fin de compte, avec un peu de déception, je reçois mes timbres en moins de 5 minutes.
Cela dit mes collègues sont toujours perplexes face à cette idée d'envoyer du courrier par la poste nationale... Ils me disent en parlant de leur administration très lente, et de manière générale, à la patience exemplaire des Indiens : c’est pas qu’on aime attendre, mais on n’a pas le choix.

Cette seconde semaine j’ai décidé de manger à la cantine, avec mes doigts pour faire couleur locale (et parce que j’en avais un peu marre des restaurants), et un de mes collègue me dit en rigolant qu’il n’a jamais vu un blanc manger avec ses doigts.

Les jours suivants sont chargés en travail puisqu’il faut préparer des présentations pour la venue des managers Brigitte et René.

Je passe ensuite le week-end avec eux, nous restons aux alentours de Bangalore. Le samedi nous partons en « montagne » à Nandi Hills, où se trouvent des fortifications, un palais d’été, ... et de grandes falaises du haut desquelles le sultan poussait les gens qui ne faisaient pas correctement leur travail. Notre chauffeur qui faisait également office de guide était très inquiet de nous voir nous en approcher à moins de 50 mètres. Nous avons également visité un petit temple et un tout petit autel, qui m’a fait l’impression d’attrape-blanc, car nous voyant arriver un moine s’est précipité pour psalmodier quelques prières, nous passer la flamme, mettre un point sur le front et finalement réclamer quelques roupies... Le retour à Bangalore s’est fait par une autre route plutôt petite où nous avons encore expérimenté les joies du trafic local... L’après midi déjà bien entamée, nous avons fait quelques achats, ce qui est beaucoup plus facile à plusieurs, surtout si un expert est de la partie (marchandage plus facile, effet de groupe genre mêlée de rugby pour résister...). Nous avons ensuite été manger dans un somptueux palace (les coloniaux ne devait pas être dans le besoin) le soir un excellent repas indien composé d’une multitude de plats différents.

Le lendemain nous sommes allés nous mêler encore une fois aux indiens dans un safari : tout le monde s’entasse dans un bus et on passe dans des enclos avec des ours, des tigres... Tout le monde est impressionné, mes voisins me montrent tous les animaux du doigt...Ensuite la visite d’un zoo, encore un, comprise dans le billet. A la sortie nous croisons un groupe de sœurs qui vont aussi en visite. Nous sommes ensuite retournés à Bangalore pour quelques achats de plus et visite d’un autre petit marché où nous achetons des fruits que nous allons manger sur le parvis d’une église où se termine un mariage. Les convives nous regardent ébahis et hilares dévorer une grenade dégoulinante.

Le lendemain c’est ma dernière journée au travail qui passe rapidement au milieu de beaucoup de présentations. Le soir je quitte mes « nouveaux » collègues avec un peu d’amertume. J’ai déjà oublié tous les aspects si désagréables de l’Inde, et je me dis déjà : « quand je reviendrais... ».

Au-dessus des Alpes, ça donne envie de skier, mais le voyage va être bien différent, et sans neige !
Au-dessus des Alpes, ça donne envie de skier, mais le voyage va être bien différent, et sans neige !
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On reconnaît bien Ailefroide, le Pic Sans Nom, le Pelvoux, le Coup de Sabre et son fameux couloir
La Meije…
La Meije…
Quelque part en région parisienne, seuls les vapeurs des centrales percent la couche de nuages.
Quelque part en région parisienne, seuls les vapeurs des centrales percent la couche de nuages.
 
Premier soir en Inde, la rue, ses bruits, ses odeurs, ses couleurs…
Premier soir en Inde, la rue, ses bruits, ses odeurs, ses couleurs…

Dans le quartier de l
Dans le quartier de l'hôtel, plutôt moderne

 


Sur la route vers Mysore, pause sur une "aire de repos". Un préposé au parking siffle régulièrement en faisant de grands gestes pour aider les voitures a manœuvrer. Dès qu
Sur la route vers Mysore, pause sur une "aire de repos". Un préposé au parking siffle régulièrement en faisant de grands gestes pour aider les voitures a manœuvrer. Dès qu'une voiture a terminé, il court vers la suivante, sifflant ainsi toute la journée. On trouve ces "radards de recul" un peu partout dès qu'il y a un parking.
Le temple à Sri Rangapatnam
Le temple à Sri Rangapatnam
 


Sur la route, piétons, carriole, vaches…
Sur la route, piétons, carriole, vaches…
Le tombeau de Tipu sultan, enterré avec la famille royale, ses professeurs
Le tombeau de Tipu sultan, enterré avec la famille royale, ses professeurs
 




 




 
Dans Mysore, je m
Dans Mysore, je m'échappe pendant que le chauffeur Murti fait sa sieste



 


Dans le centre, moins de grand bâtiments qu
Dans le centre, moins de grand bâtiments qu'à Bangalore
Dans les petites rues menant au marché.
Dans les petites rues menant au marché.
 



Petit tour dans le marché
Petit tour dans le marché
 
Le palais du Maharaja
Le palais du Maharaja
Dans les rues de Mysore (1)
Dans les rues de Mysore (1)
Dans les rues de Mysore (2)
Dans les rues de Mysore (2)
Trafic Indien: tout espace occupable est occupé
Trafic Indien: tout espace occupable est occupé
 

Le temple de Chamundi Hills
Le temple de Chamundi Hills

Préparation de l
Préparation de l'icône pour la procession
 
Procession
Procession

Les gross cales qui servent à faire tourner le chariot
Les gross cales qui servent à faire tourner le chariot

 
L
L'escalier emprunté par les pèlerins
Mysore depuis le haut de la colline
Mysore depuis le haut de la colline
Le Nandi
Le Nandi

 
On trouve partout des vendeurs de jus de canne à sucre, qui parfois font vombrir le moteur quand nous passons dans le but de nous attirer.
On trouve partout des vendeurs de jus de canne à sucre, qui parfois font vombrir le moteur quand nous passons dans le but de nous attirer.


Un des nombreux temples dans l
Un des nombreux temples dans l'enceinte du palais du Maharaja
 



Vers les jardins de Brindhaven, un grand lac artificiel qui d
Vers les jardins de Brindhaven, un grand lac artificiel qui d'après mon guide alimente en eau "potable" Bangalore (et probablement Mysore), et peut-être en électricité aussi.
 



Mon chauffeur, Murti
Mon chauffeur, Murti
 
L
L'hôtel où nous avons mangé le dimanche midi.
Les jardins de Brindhaven se trouvent sous le barrage
Les jardins de Brindhaven se trouvent sous le barrage


 

Sur la route du retour, dimanche soir
Sur la route du retour, dimanche soir


 
Ecoliers dans le jardin botanique de Labagh
Ecoliers dans le jardin botanique de Labagh
Dans les rues de Bangalore, vendeur de chips au détail.
Dans les rues de Bangalore, vendeur de chips au détail.
L
L'extraordinaire repas du MTR.

 
A pieds dans les rues de Bangalore. En dehors de certains quartiers, on retrouve l
A pieds dans les rues de Bangalore. En dehors de certains quartiers, on retrouve l'ambiance de Mysore et ses petites rues.



 
Marché de Bangalore.
Marché de Bangalore.
Le stand de poissons séchés et son abominable odeur.
Le stand de poissons séchés et son abominable odeur.
La cour suprème
La cour suprème
Le parlement du Karnataka
Le parlement du Karnataka
 
Le samedi, visite de Nandi Hills
Le samedi, visite de Nandi Hills



 




 
Non loin des falaises où on précipitait les vilains.
Non loin des falaises où on précipitait les vilains.

this is close enough, sir
this is close enough, sir
Pour le retour, nous quittons le réseau routier principal.
Pour le retour, nous quittons le réseau routier principal.
 




 
Moment de calme sur la route
Moment de calme sur la route
Ecole de cricket, dans Bangalore
Ecole de cricket, dans Bangalore

Porte vitree, Leela Palace
Porte vitree, Leela Palace
 

Dimanche matin, dans le bus du safari, bien secoué.
Dimanche matin, dans le bus du safari, bien secoué.


 

Sœurs se rendant au zoo.
Sœurs se rendant au zoo.
Dans le quartier de commercial street.
Dans le quartier de commercial street.
Commercial Street
Commercial Street
 
Boutique de tout.
Boutique de tout.
Un des nombreux temples dans la ville, couleurs véritables.
Un des nombreux temples dans la ville, couleurs véritables.

Russel market, Bangalore
Russel market, Bangalore
 
Fabricants et vendeurs de guirlandes de fleurs.
Fabricants et vendeurs de guirlandes de fleurs.

Mes collègues de Ness : Arindram, Pradeep, Rajarajan et Rudrakiran (de gauche à droite).
Mes collègues de Ness : Arindram, Pradeep, Rajarajan et Rudrakiran (de gauche à droite).
Dernier soir au restaurant…
Dernier soir au restaurant…
 
Le lendemain, alors que je suis dans l
Le lendemain, alors que je suis dans l'avion, on fête 1 an de collaboration entre Ness et Amadeus.